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Emmanuel Macron promet à Marseille un second mandat qui « sera écologique ou ne sera pas »

S’il est réélu, le président sortant a pris l’engagement d’un « renouvellement complet » de sa politique et a érigé le second tour de l’élection présidentielle en « choix de civilisation ».

Le Monde avec AFP

Publié le 16 avril 2022 à 18h47

Temps de Lecture 4 min.

Arrivée d’Emmanuel Macron pour son meeting au jardin du Pharo, à Marseille, samedi 16 avril 2022.

Emmanuel Macron a consacré à l’écologie, samedi 16 avril, une large partie de son premier grand meeting de l’entre-deux-tours, en s’engageant notamment à nommer en cas de réélection un premier ministre « directement chargé de la planification écologique », afin d’aller « deux fois plus vite » pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

« La politique que je mènerai dans les cinq ans à venir sera écologique ou ne sera pas », a lancé le président sortant lors de son meeting à Marseille, dans le jardin du Pharo. En abordant un sujet que de nombreuses associations spécialisées ont trouvé trop peu mis sur la table pendant la campagne électorale, M. Macron a aussi exploité une ligne de division centrale entre son projet et celui de l’extrême droite, érigeant son duel avec Marine Le Pen en « un choix de civilisation », qui consisterait à « bâtir un avenir en commun ou le mettre en péril ».

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Un second tour éloigné des enjeux climatiques

Devant quelques milliers de personnes, Emmanuel Macron a également promis un « renouvellement complet » de sa politique, disant avoir « entendu » le message du premier tour, où Jean-Luc Mélenchon, chantre de la planification écologique, a failli créer la surprise et accéder au second tour. L’actuel chef de l’Etat reprend donc le concept de planification, qu’il avait déjà dit apprécier cette semaine, et promis un premier ministre « directement chargé de la planification écologique », « appuyé par deux ministres forts ».

D’un côté, un « ministre de la planification énergétique », qui « aura pour mission de faire de la France la première grande nation à sortir du pétrole, du gaz et du charbon ». De l’autre, un ministre « chargé de la planification écologique territoriale » qui, dans un « agenda de décentralisation massive », va œuvrer pour « changer nos moyens de se déplacer au quotidien », « réinvestir sur le fluvial et le fret ferroviaire », « accélérer la rénovation des logements, au moins 700 000 par an sur les cinq ans qui viennent », ou encore « agir pour la qualité de l’eau, de l’air, de l’alimentation ».

Réconcilier l’angoisse du changement et celle du réchauffement

« Ce message écologique du premier tour, nous devons aujourd’hui savoir lui donner une perspective nouvelle pour le 24 avril et les années qui viennent », a-t-il insisté, tout en défendant son bilan. « Nous n’avons pas rien fait durant ces cinq années », a souligné M. Macron, citant « Notre-Dame-des-Landes, EuropaCity, la Montagne d’or en Guyane, le terminal 4 de Roissy ». « Tous ces projets, qui les a arrêtés parce qu’ils n’étaient pas écologiques ? C’est nous, pas eux ! »

« Nous avons été deux fois plus vite que les deux quinquennats qui précédaient pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Nous les avons diminuées de 12 % en cinq ans. C’est pour dire : l’inaction, pas chez moi ! », a-t-il relevé. « Mais ce que le GIEC nous a encore dit, c’est que ça ne suffit pas, il faut aller deux fois plus vite. Vous savez quoi ? On va le faire », a-t-il ajouté en référence au dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, publié au début d’avril. Emmanuel Macron a dit vouloir réconcilier deux angoisses, celle de ceux qui craignent une « planète plus viable » et celle de « ceux qui craignent un changement trop rapide ».

Dans le public du meeting d’Emmanuel Macron à Marseille, samedi 16 avril 2022.

Parmi d’autres mesures, Emmanuel Macron propose d’organiser « une fête de la nature » chaque année, à l’image de la Fête de la musique. Selon le candidat, cela pourrait être « un grand moment autour de nos jardins, de nos paysages, de l’environnement et de notre planète ». « Cette fête de la nature pourrait se tenir au printemps, par exemple le quatrième samedi de mai », a dit le président sortant, espérant en faire « un grand moment d’union nationale rassemblant collectivités locales, associations, écoles, agriculteurs, citoyens, amoureux de la nature ».

Les nombreuses critiques des écologistes pendant le quinquennat d’Emmanuel Macron quant au report de l’interdiction de l’usage du glyphosate en agriculture et la dérogation accordée aux néonicotinoïdes n’ont pas modifié la vision du candidat, qui a toujours mis en avant une nécessaire adaptation de la société aux usages des agriculteurs, ce qu’il a encore fait samedi : « Nos agriculteurs ont déjà tant fait ces dernières années. Ils ont baissé tant et tant de produits phytosanitaires. Quatre-vingt-treize pour cent des pesticides les plus préoccupants ont été supprimés », a affirmé le candidat, avant de préciser : « Ils sont mobilisés pour aller plus loin, pour continuer de réduire partout où nous le pouvons les produits phytosanitaires, les pesticides et autres. Ils continueront, pas par l’injonction, mais par l’investissement. »

« Je n’ai aucune envie de faire cinq ans de plus. Non, je ne veux pas les faire en plus, je veux complètement refonder. Je veux que ce soient cinq années de renouvellement complet », a enfin assené M. Macron. Attaquant son adversaire du second tour, Marine Le Pen – « même incompétente, elle est climatosceptique » –, il a plusieurs fois lancé au public : « Ne sifflez pas l’extrême droite, battez-la le 24 avril. »

Le Monde avec AFP

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